anne creissels

La compagnie a+b objet danse désigne un espace de création et de recherche, au croisement des arts plastiques et des arts vivants, résistant aux catégorisations et aux logiques disciplinaires. S’y développent des formes hybrides, performatives, où la théorie se fait matériau. Les liens entre gestes et constructions identitaires y sont explorés, de même que les zones de déplacements, des mots aux images et des objets aux corps.

mon histoire féministe de l'art

conférence-performance, durée : env. 25'

séminaire Ce que la conférence fait à la performance, amphithéâtre 4, Université Paris 8, 15 novembre 2021
dans le cadre de Performing Knowledge (dir. : Marion Boudier et Chloé Déchery)




























« Mon père en bleu, ma mère en rose et moi en fleur : la féministe que j’étais n’avait pas encore transformé l’essai et véhiculait, tout de même, de bons clichés. Cette répartition sexuée des rôles, si ancrée socialement et si criante au sein de ma famille, je l’avais intégrée et je la reconduisais à travers mes représentations. Et les représentations artistiques ne me semblaient pas forcément avoir de lien avec la réalité. » (extrait de la voix off)

je suis une voix off

enregistrement performatif, 2020, durée : 2'20''

en écoute sur firefly frequencies, vernacular radio for insurgent forms of life and (un)learning, projet initié par Silvia Maglioni, Nikolay Oleynikov, Alessandra Pomarico et Graeme Thomson

























« “Je suis une voix off” assumes an agency and embodiment of what is absent, playing on various metamorphoses of a voice recorded on a dictaphone. Interrogating different modalities of presentation, enunciation and knowledge transmission, language becomes material trace as the voice is switched “on” while sliding “off” through gaps, mechanical pauses, rewinds, corrections, stammerings, pitchshifts, voluntary and involuntary overdubs, disintegrating and recomposing, exposing fictions of gender, efficacy and neutrality of speech and relocating them in an indeterminate border zone where the body allows us to hear the multiple voices that inhabit and pass through it as it speaks and is spoken, giving voice to echoes of the unimaginable. » Silvia Maglioni (firefly frequencies)

imageries des corps : embarquement pour un voyage d'affects low cost

conférence-performance, 2020, durée : env. 20'

Imageries des corps : embarquement pour un voyage d’affects low cost est un récit en images, en mots et en musique, à la fois intime et commun, sur les imaginaires partageables du corps, quand subjectivité singulière et mythes collectifs se confondent. La musique d’attente d’un centre d’imagerie médicale constitue le point de départ de cette investigation se faisant divagation autour des correspondances réelles et fantasmées entre sons et formes, mots et images, paroles et actes. Par la libre association, le Body Mind Centering fait résonner l’imagerie médicale ; les fleurs de Georgia O’Keeffe viennent côtoyer l’iconographie aseptisée des salles d’échographie à la lumière tamisée ; les effets du neurofeedback paraissent comparables à ceux de Jean-Sébastien Bach. La théorie du performatif d’Austin semble s’étendre à l’écoute lorsque la bande-son de l’inconscient met les corps en mouvement. L’« ambiance artistique » se décline à l’envi, façon cabinet de Freud ou White Cube, mais l’aspiration au grand art trouve parfois sa naïve résolution dans un parking souterrain ou un diaporama musical. Faudrait-il avoir peur de la vulgarité des émotions, du commun des vibrations intérieures ? Et si l’art résidait jusque dans la pauvreté de certaines formes dévaluées, dans ce voyage des affects, accessible à tou·te·s ?

mon histoire féministe de l'art

conférence-performance, 2019, durée : env. 25'

Regards féministes. Pratiques situées en histoire de l'art et études visuelles, Université de Lille, 28 mai 2019



























« À 7 ans, élève en CE1, je participai à un concours de dessin, mettant tout mon coeur à l’ouvrage, dans l’espoir de le gagner. Ma mère, comme à son habitude peu encourageante avec moi, m’expliqua que ce n’était pas gagné (sous-entendu avec ce dessin). Elle n’y croyait pas du tout et ne cacha pas son étonnement quand, victorieuse, je lui annonçai, quelques temps après, que mon dessin avait été choisi. J’ai intégré, depuis, le fait que ce dessin avait probablement été choisi, non pour ses qualités plastiques, mais pour sa naïveté. Ce fût cependant un grand moment quand les membres du jury vinrent en classe me remettre officiellement la grande boîte de crayons de couleur aquarellables Caran d’Ache. Le succès de ce dessin a été assez incroyable puisque, non seulement édité en cartes postales, il a été réutilisé par le centre d’action sociale de la commune, comme illustration d’un dépliant, et titré pour l’occasion "Mon papa, ma maman". Je ne sais pas si j’avais pensé représenter mes parents : ceci illustre bien, me semble-t-il, combien l’interprétation des oeuvres échappe parfois aux artistes. » (extrait de la voix off)

corps ficelé et langue coupée, recette de Ma Gouvernante

conférence-performance, durée : env. 30'

Artothèque de la ville de Strasbourg, soirée de conférences-performances féministes, 8 mars 2019

capture d'une partie du diaporama accompagnant la chanson




















« C'est le tango des bouchers de la Villette C'est le tango des tueurs des abattoirs Venez cueillir la fraise et l'amourette Et boire du sang avant qu'il soit tout noir Faut qu' ça saigne Faut qu' les gens ayent à bouffer Faut qu' les gros puissent se goinfrer Faut qu' les petits puissent engraisser Faut qu' ça saigne Faut qu' les mandataires aux Halles Puissent s'en fourrer plein la dalle Du filet à huit cent balles Faut qu' ça saigne Faut qu' les peaux se fassent tanner Faut qu' les pieds se fassent paner Que les têtes aillent mariner Faut qu' ça saigne Faut avaler d' la barbaque Pour êt'e bien gras quand on claque Et nourrir des vers comaques Faut qu' ça saigne Bien fort C'est le tango des joyeux militaires Des gais vainqueurs de partout et d'ailleurs C'est le tango des fameux va-t-en guerre C'est le tango de tous les fossoyeurs Faut qu' ça saigne Appuie sur la baïonnette Faut qu' ça rentre ou bien qu' ça pète Sinon t'auras une grosse tête Faut qu' ça saigne Démolis en quelques-uns Tant pis si c'est des cousins Fais-leur sortir le raisin Faut qu' ça saigne Si c'est pas toi qui les crèves Les copains prendront la r'lève Et tu joueras la Vie brève Faut qu' ça saigne Demain ça sera ton tour Demain ça sera ton jour Pus d' bonhomme et pus d'amour Tiens ! Voilà du boudin ! Voilà du boudin ! Voilà du boudin ! » Les joyeux bouchers, 1955, paroles : Boris Vian, musique : Benjamin Walter

la soutenance : une performance universitaire

conférence-performance, env. 20’

Fondation d'entreprise Ricard, 19 novembre 2018
Partitions (Performances), cycle de performances proposé par Christian Alandete, commissaire d'exposition






























La soutenance a eu lieu il y a un an à Mains d’œuvres à Saint-Ouen ; l’exposé introductif performatif a été suivi d’une discussion de 3h avec les membres du jury. La mise en scène du « temps de parole de la candidate » se voulait une réflexion plus large sur les dispositifs de pouvoir présidant à la légitimation de savoirs et sur les motivations souterraines, personnelles et affectives, d’une recherche scientifique. Hors contexte originel, hors enjeu universitaire, hors fonction utilitaire, le re-enactment de ce rituel pour l’obtention d’un diplôme renforce la possibilité de projection de chacun·e dans cette situation, somme toute commune, d’avoir à « faire ses preuves ». Avec en toile de fond cette question : par quelles voies un corps contraint (par son sexe, son histoire et l’institution) peut-il délivrer une subjectivité dissidente ?

extrait de la délivrance des sibylles

court extrait de conférence-performance, env. 5’

Fondation d'entreprise Ricard, 28 juin 2018
à l'occasion de la présentation du livre Quand le discours se fait geste. Regards croisés sur la conférence-performance (dir. : Vangelis Athanassopoulos) avec Vangelis Athanassopoulos, Vassilis Salpistis, Éric Valette et Jean-Philippe Antoine

























Cet extrait consiste en la retranscription écrite d’un texte enregistré, en partie coupé et altéré par les parasites de la bande son, évoquant une archive ancienne, où il est question de la théorie lacanienne sur la jouissance féminine : « Pour Lacan, l’autre du langage, l’au-delà du langage, l’Inconscient du langage est du côté du féminin. La position d’ignorance de la femme (qui n’est pas, ou pas-toute), est aussi une position d’exclusion (du langage) qui permet une critique du savoir-même et l’accès à la jouissance, à l’existence ». Le geste professoral, sur ce paperboard corporel, à l’aveugle, se fait écriture cryptée. À l’endroit où le texte accroche, le marqueur insiste, macule et transperce le papier, semblant affecter le corps qui en constitue le support. Le geste mécanique devient lancinant et fait écho à la violence d’un langage excluant en même temps qu’il constitue une forme de résistance aux assignations, par l’écriture de soi.

la soutenance : une performance universitaire

conférence-performance, durée : env. 20'

Mains d'oeuvres, Saint-Ouen, 25 novembre 2017
(soutenance performative d’HDR)



Pour être habilitée à diriger des recherches à l’université, je dois en passer par une soutenance, dos au public, face au jury.
À quoi mon corps sert-il à ce moment-là ? Ma parole seule peut-elle porter mes idées ? Dans ces conditions, un enregistrement ne ferait-il pas aussi bien l’affaire ?
Je veux bien me prêter au jeu de la soutenance mais à condition d’en révéler le caractère performatif et de ne pas prendre la parole. Je serai la petite main qui actionne le powerpoint, le corps détaché de sa voix, le geste emprunté.
Ce sera le contre-spectacle de la performance universitaire : une tentative paradoxale d’incorporation du savoir.

corps ficelé et langue coupée : recette de Ma Gouvernante

conférence-performance, reprise (nouvelle version), durée : env. 30’ 

Centre d'arts plastiques et visuels de Lille Wazemmes, 9 novembre 2017
Événement partenaire de l'exposition Performance, Tripostal, Lille

























« La figure de la gouvernante désigne une forme d’autorité en même temps qu’un statut subalterne de la femme. Elle incarne un paradoxe : nourrice, servante, domestique, chargée de l’éducation des enfants, elle est tout à la fois celle qui sert et celle qui gouverne. Elle est au service de ses maîtres, éventuellement leur maîtresse, dévolue aux taches de l’intérieur ; elle est celle qui n’a pas la parole et qui perpétue la tradition, figure de femme bridée et autoritaire, garante des préceptes, des rôles à tenir. Les chaussures blanches évoquent la virginité et le mariage et semblent définir la seule issue honorable pour une femme, à savoir accepter d’être un objet d’échange dans une société patriarcale. En présentant sa gouvernante sur un plateau, Meret Oppenheim exacerbe les paradoxes et brouille davantage encore les rôles servant/servi, maître/esclave manifestant ce lien inextricable entre servitude et désir de domination ainsi que le souligne Claude Lefort dans sa postface au Discours de la servitude volontaire d’Etienne de La Boétie. La gouvernante de Meret Oppenheim est aussi celle qui gouverne sa vie, la norme à laquelle elle est tenue de coller, son parcours fléché de femme ; c’est ainsi une personnification de la contrainte intégrée, de l’autocensure qui empêche d’accéder à un statut de sujet, à son désir et à l’expression de sa subjectivité. » (extrait de la voix off)

la délivrance des sibylles

conférence-performance, reprise (nouvelle version), durée : env. 20’

Musée de la chasse et de la nature, Paris, 7 octobre 2017
Colloque Les enseignements de la conférence dans l'art (org. : Sandrine Morsillo et Diane Watteau) 
 


quand le corps délivre des images

conférence-performance, durée : env. 25’ 

Anis Gras, Arcueil, 17 septembre 2017
Journées du Matrimoine, en partenariat avec l'UPA (Université populaire d'Arcueil)

























« Dans la danse, le corps peut être considéré comme un outil, instrument du danseur, instrument possible du chorégraphe, mais il est aussi, et peut-être avant tout, porteur d’histoires et de significations. La neutralité du corps existe-t-elle ? Ne sommes-nous pas plutôt face à des fantasmes de neutralité auxquels le corps oppose toujours sa corporéité ? Par définition polymorphe, à la fois enveloppe charnelle et sujet social, réel, fantasmé, imaginaire, physique, sexué, psychique, le corps est ce lieu d’impressions, d’échanges et d’expressions, support privilégié de métamorphoses, lieu d’un déplacement possible, vecteur d’identités multiples, conscientes et inconscientes. Cette affirmation d’un corps sujet singulier repose paradoxalement sur la mise en évidence des contraintes du corps, sur la mise en scène de corps objets, de corps immobiles, de corps "sans qualités", avec des défauts. Le génie créateur est attaqué dans sa chair. S’attaquer au corps du mythe revient ici à s’attaquer au mythe du corps : le mythe d’un corps maîtrisé, outil "parfait" de la création. Instrumentalisations et contre-performances deviennent le moyen d’exposer son corps au mythe, de faire corps avec le mythe pour mieux le questionner. » (extrait de la voix off)

quand le corps délivre des images

conférence-performance, durée : env. 25’ 

Paperboard, Musée de la danse et université Rennes 2, Rennes, 9 mars 2017 
Colloque La conférence comme performance (org. : Nathalie Boulouch, Bénédicte Boisson, Laurence Corbel, Anne Creissels) 

La conférence-performance Quand le corps délivre des images met en scène les éléments constitutifs de la conférence d’histoire de l’art (dispositif oratoire, contenu théorique, PowerPoint avec reproductions d’oeuvres) mais avec une conférencière mutique, le texte étant préalablement enregistré et diffusé à travers un dictaphone. Les nombreuses images (104 en tout) défilent de manière autonome à un rythme continu, émancipées du texte qui ne les commente pas plus qu’elles ne l’illustrent. La gestuelle décalée de l’oratrice que j’incarne et les objets que je manipule s’ajoutent aux images projetées de corps, brouillant la frontière entre différents registres de présence. C’est ainsi la capacité des objets et des images à produire du discours qui surgit dans cette transmission du savoir sur le mode sibyllin où le montage d’éléments hétérogènes et la collision qu’il provoque exacerbent les affects liés au fait d’incarner, en tant que femme, une parole d’autorité.





















« La performance artistique se situe au point d’articulation du corps et de l’image, révélatrice des liens complexes unissant le geste et ses représentations. En rupture avec une certaine tradition, un certain régime de représentation, la performance est pourtant travaillée par des images et des mythes. La question de la mémoire est inhérente à cette pratique tant les corps produisent des images qui produisent à leur tour des affects agissant sur les corps. C’est ainsi que certaines images de performances emblématiques entrent en résonance avec des représentations phares de notre imaginaire collectif occidental. » (extrait de la voix off)

dénaturer la faune et la flore

montage éphémère : corps féminin, robe panthère, eau, branches d'arbre 
Saint-Hippolyte-du-Fort, juillet 2016

Nature, animalité et féminité : association mythique, mythologie du quotidien. La nature féminine est-elle vraiment naturelle ? 

corps féminin, robe panthère, eau, branches d'arbre, 
Saint-Hippolyte-du-Fort, juillet 2016

quand le corps délivre des images

conférence-performance, durée : env. 25’ 
avec le soutien de la Ménagerie de verre dans le cadre des Studiolabs

MESHS Maison européenne des sciences de l'homme et de la société, Lille, 30 mai 2016 en partenariat avec l'Université du temps libre

extraits vidéo : https://ww w.youtube.com/watch?v=jOPh4SdeaAY























Léda, Daphné, Diane, Pandora, amazones ou sibylles : figures de femmes maintes fois représentées à travers l’histoire de l’art, gestes structurants de la féminité. Que se passe-t-il quand le corps féminin, de grand thème de la peinture, de modèle pour l’artiste et d’objet privilégié de regard et d’appropriation, devient, à travers la performance, outil d’affirmation, sujet auteur ?

la délivrance des sibylles

conférence-performance, durée : env. 20’

ESAD, Valenciennes, 22 mars 2016

corps ficelé et langue coupée, recette de Ma Gouvernante

conférence-performance, durée : env. 50'

Musée de la chasse et de la nature, Paris, 6 mai 2015
programme de performances proposé par Frédérique Lecerf, commissaire d'exposition dans le cadre du programme DQVTM (Dans quelle vie tu mondes)

création 2014-2015 avec le soutien de la Ménagerie de verre dans le cadre des studiolabs
regard sur le travail : Sylviane Masson

Pour servir un véritable festin cannibale, rien de tel qu’une recette de bonne femme. Celle de ma gouvernante vous étonnera par sa simplicité d’exécution et l’effet incomparable qu’elle produit sur tous les sens. Corps décapités, chair animalisée : sur la table de conférence, les images seront disséquées et les mots hachés menu. Bon appétit !

Photographie : DQVTM, Musée de la chasse et de la Nature, copyright Clara Mill Art Photographer


























« Une paire d’escarpins blancs retournés et ficelés, sur un plateau argenté, les talons ornés de manchons : telle une volaille rôtie, Ma Gouvernante semble bien prête à déguster. Typiquement surréaliste, cet assemblage, conçu par Meret Oppenheim en 1936, fétichise et animalise la femme de façon humoristique. Mais l’oeuvre, tout en activant le fantasme sadomasochiste d’une féminité muselée à consommer, ne dit-elle pas aussi, de façon également métaphorique mais davantage critique, l’assignation à la féminité d’une artiste muse et son affirmation complexe en tant qu’artiste femme ? Dialoguant avec de nombreux mythes et représentations, et questionnant toute une imagerie de la contrainte du corps féminin, Ma Gouvernante incite plus largement à examiner le rôle paradoxal des entraves du corps (réelles et symboliques) dans l’expression d’une subjectivité, en l’occurrence féminine. Nouvelle façon de "cuisiner" et de "servir" le féminin, en en révélant toute la saveur, c’est ainsi une recette de "bonne femme" qui nous est transmise : plat de résistance pour un déjeuner sur l’herbe en fourrure… avec ses pairs (ses pères). » (extrait de la voix off)
Photographie : DQVTM, Musée de la chasse et de la Nature, copyright Clara Mill Art Photographer
Photographie : DQVTM, Musée de la chasse et de la Nature, copyright Clara Mill Art Photographer

la délivrance des sibylles

conférence-performance, durée : env. 20'

Subjectivités féministes, queer et postcoloniales en art contemporain, colloque (org. : Marie- Laure Allain Bonilla, Emilie Blanc, Johanna Renard, Elvan Zabunyan), université Rennes 2, 8-10 avril 2015

Comment le savoir se transmet-il ? Sait-on ce que l’on transmet (concept, affect, idéologie…) ? Ces questions en soulèvent d’autres : Qu’est-ce que le savoir fait au corps ? Qu’est-ce que le corps fait au savoir ? Le savoir a-t-il un corps ? Peut-il s’incorporer ? Qu’en est-il de la place et du statut du corps, en particulier féminin, dans l’acte de langage et vis-à-vis du savoir ? 


























Face au public, derrière le bureau, suivant le dispositif habituel de la conférence. Voix off et playback. Diaporama en boucle avec représentations de sibylles et images de performeures-conférencières. Gestes de réflexion, de lecture, d’autorité, de transmission. Manipulations de feuilles. Modulations de la hauteur de la voix sur le dictaphone. Texte enregistré partiellement tronqué. Changement de cassette. Fabrication et empilement de rouleaux de papier. Délivrance du savoir par le souffle. Texte de la voix off chuchoté. Feuilles semées. Vocalisations couvrant en partie l’enregistrement.

la découpe des culottes, une performance théorique

conférence-performance, durée : env. 20'

Fondation d'entreprise Ricard, Paris, 22 septembre 2014
programme Partitions Performances proposé par Christian Alandete, commissaire d'exposition


« Chercheuse en art et artiste, Anne Creissels propose des conférences théoriques sous des formes performatives dans lesquelles sont mises en scène ses recherches autour de la représentation des mythes dans l’art et plus particulièrement dans ceux traitant du féminin. À travers notamment l’analyse des différentes occurrences de la combinaison de la femme et de l’oiseau dans les grands mythes fondateurs de l’histoire culturelle occidentale, en grande partie héritée des grecs, Anne Creissels s’attache à mettre au jour comment "travaille" le mythe dans l’art et dans notre inconscient collectif, en évaluant son potentiel subversif. » Christian Alandete

la découpe des culottes, une performance théorique

solo-conférence avec objets pour une interprète, forme scénique, env. 45’
avec le soutien de la Ménagerie de verre dans le cadre des Studiolabs (résidences de 2010 à 2014) et de Micadanses (résidence d'interprète de janvier à avril 2014)
regard sur le travail : Sylviane Masson

Studio May B, Micadanses, Paris, 29 avril 2014


Quelle place pour la corporéité dans un énoncé théorique ? Jusqu’à quel point la parole peut-elle se désincarner ? Comment l’incorporer ? Dissociations, associations, dénaturations, opérations de déplacement : et si l’autre du langage se mettait au travail... Où trouver le corps du texte, le corps du mythe, celui de la ballerine, de Léda et du cygne, le sien, le réel, le figuré ?

Le dispositif de la conférence se heurtant à la scène des fantasmes et aux jeux de l’enfance, la théorie se ferait matériau, les objets délivreraient des messages, les images prendraient corps. Face à cet éclatement des hiérarchies, chaque geste deviendrait alors vecteur d’identités multiples. Dans l’espace habité par les images fantômes du corps qui nous portent et nous aliènent dans le même temps, la possibilité d’un mouvement de résistance et de métamorphose se ferait peut-être jour.

de nature volatile

conférence-performance, durée : env. 15'

Musée de la chasse et de la nature, 14 novembre 2013
colloque Performances et animalités (org. : Hélène Singer)


étranges corporéités

conférence performée avec Philippe Guisgand, durée : env. 50'

Le Phénix, Valenciennes, 15 février 2013
Cabaret de curiosités, Journée d'études n° 0 arts visuels arts vivants

vidéo : https://vimeo.com/62438280

« Étranges corporéités » était le titre d’une conférence (réflexions croisées à partir de 100% polyester, objet dansant n°(à définir) de Christian Rizzo et Caty Olive) donnée en février 2012 à Beaubourg dans la cadre de l’exposition Danser sa vie. La conférence a été enregistrée par le Centre Pompidou. Comme une parole sans corps, ce qu’était d’ailleurs aussi un peu cette conférence. Quel sens y aurait-il à la prononcer à nouveau, dans un autre contexte, tout juste un an après ? Et puisque qu’enregistrement il y a, pourquoi ne pas plutôt tenter de lui donner corps ? Que déplacerait une mise en scène de la parole par la présence des corps et des objets ? Que devient une conférence quand elle est performée ? Une parole peut-elle se réincarner ? Comment le corps échappe-t-il à l’illustration ? Qu’expose-t-il qui échappe au langage tout en éclairant le propos ?

quand les images me font cygne...

brève animalisation sur conférence-diapo, durée : env. 8'

Amphithéâtre de Tourcoing, esa (école supérieure d'art) / université Lille 3 pôle arts plastiques, 13 décembre 2012
journée d'étude La chair de l'animal
texte de la voix off publié dans la revue Déméter

Les images m’attirent : comment résister à la métamorphose… 





























« Dans le mythe, qui a inspiré de nombreuses figurations, Zeus (Jupiter) se métamorphose en cygne pour approcher Léda et abuser d’elle. La femme fait ainsi l’objet d’une animalisation par la violence de l’accouplement avec le cygne. Dans le même temps, le dieu (ou le créateur) s’animalise, devenant bestial au sens propre (par métamorphose) comme au sens figuré (par la violence qu’il exerce). » (extrait du texte de la voix off)

dessiner sa place

performance, durée : env. 8'

Galerie Les 3 lacs, Villeneuve-d'Ascq, 8 mars 2012
vernissage de l'exposition Actuellement en déplacement des étudiants de master 1 du département arts plastiques de l'université Lille 3


Dans le brouhaha d’un vernissage, passer inaperçue puis faire entendre sa voix préenregistrée tout en inscrivant sa présence sur le sol à la craie. 







les forces de la nature

performances filmées, 2011

les forces de la nature 1, performance filmée, 1’06, 2011/ les forces de la nature 2, performance filmée, 43’’, 2011

vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=x_SKAnx-wIg&feature=youtu.be

les forces de la nature 1, 1'05''

les forces de la nature 2, 41''






















Sur un mode burlesque, ces deux performances filmées interrogent l’association de la femme à la nature, à l’animal. Mises en scène grotesques de la puissance et de l’enfermement, ces actions pointent le caractère construit de ces mythes constitutifs d’une identité féminine. Le prétendu « naturel » y apparaît comme un cliché, propre à soutenir une vision parcellaire des choses, à l’image de ce point de vue unique sur la performance (sans public direct) que la caméra impose.

éventail cible

montage éphémère : corps féminin, robe noire, dessin sur éventail, cornes en tissu, 2010

Quand le corps se fait cible mouvante, cherchant à attirer l’attention, se protégeant tout en défiant le spectateur du regard.

corps féminin, robe noire, dessin sur éventail, cornes en tissu,
Paris, 2010


exercices féminins

performances filmées, 2010

vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=6MzUVap0NE8 

Incarner le désir, la grâce, la légèreté, coller au mythe, au fantasme, faire image : autant d’exercices auxquels se plier pour « devenir » femme. Entre conformation à l’excès et folle résistance, autant d’occasions de dérapages. 

tati fête ses 60 ans, exercice féminin n° 1, 58" 
dans l'eau de la claire fontaine, exercice féminin n° 2, 38'' 
grande danseuse, exercice féminin n° 3, 1'57'' 
fleurs de bach, exercice féminin n° 4, 1'35'' 

trophée

montage éphémère : chausson de danse, plumes, rubans, panneau réserve de chasse, Ménagerie de verre, Paris, 2010 

Des chaussons de danse remplis de plumes et de fantasmes : la féminité dansante en trophée 

chaussons de danse, plumes, rubans, panneau réserve de chasse, 
Ménagerie de verre, Paris, 2010




équipement

projet d'accessoires pour match de danse : 
casque, gant et coussin d'angle en tissu imprimé, 
dessin, 2009


ring de danse

projet d'un ring de danse, 110 x 200 x 200 cm, 
dessin, 2009

enchaînements

atelier d'expérimentations chorégraphiques autour d'objets

studio de danse, Point éphémère, Paris, 25 janvier 2009
proposition dans le cadre des Travaux's fmr (org. : Nathalie Clouet, chorégraphe)

Travail sur la contrainte des corps, le rapport à l’objet et à l’autre 


tutu xxl

tutu Degas pour 4 personnes en tulle rose, 2009

A priori accessoire de la grâce et de la légèreté, le tutu est ici de taille XXL : il accueille 4 personnes et empêche toute envolée.

tutu degas pour quatre personnes en tulle rose, 2009

combinaison de danse

portant à vêtements 165 x 90 x 45 cm, 2 cintres, camisole de danse pour 2 personnes en tissu argenté, 2008

Une camisole empêche le mouvement. Qu’est-ce alors qu’une camisole de danse ? Un vêtement pour couple de danse fusionnel ?

portant à vêtements 165 x 90 x 45 cm, 2 cintres,
camisole de danse pour deux personnes en tissu argenté, 2008


pieds et poings liés

installation : paire d’ailes pour 2 en tissu 15 x 30 cm, bouclier 2 places en fourrure rouge et tissu d. 50 cm, 2 poupées de chiffon h. 165 cm, 2008

Exposition collective Parcours d'artistes, Pontault-Combault, 6-28 novembre 2008 

Pieds et poings liés met en scène la relation à l’autre, à la fois protectrice et aliénante, contraignante mais aussi créatrice de formes nouvelles. Un bouclier deux places et une paire d’ailes pour deux matérialisent cette possibilité de transcender la contrainte. 


ailes pour deux en tissu 15 x 30 cm

improvisation

improvisation tango avec Djibril Glissant sur la voix de Claudia Solal

vernissage de l'exposition collective Se remet-on jamais de l'enfance ?, Espace Dialogos, Cachan, 12 avril 2008 Espace Dialogos, Cachan, 13 avril 2008

il faut bien jeter son dé velu

installation
exposition collective  Se remet-on jamais de l'enfance ?, Espace Dialogos, Cachan, 10 avril-25 mai 2008
 
Sur le tapis de jeu de l'enfance, deux êtres s'affairent, une poupée de chiffon entre les mains. Indifférents l'un à l'autre, ils sont absorbés par la tâche qui leur incombe : construire leur identité d'adulte sexué.

Sur la scène du bal, deux être se croisent, portés par leur désir de séduire un autre fantasmé et de faire corps avec lui. Mais ce rêve d'absolu, nourri par l'euphorie du geste, cède soudain face à l'absurde de la situation : dans leurs bras ne vibre qu'une poupée de chiffon.

Dans le face à face tant différé, deux êtres se demandent tout à coup ce qu'ils cherchent. Incapables de continuer mais incapables d'arrêter, ils tentent alors de danser ensemble, dans l'équilibre instable de l'échange.
vues de la performance autour de l'installation avec Djibril Glissant, 25 mai 2008

dé en fourrure

installation : tapis vert d. 200 cm, dé à jouer noir à points rouges en fourrure, 45 x 45 x 45 cm, 2008

Dé en fourrure, dé de l’enfance, dé du hasard et de la séduction…

 

_ _ s_ignes

installation : 10 affiches 29 x 39 cm d’après photographies couleur sur carton et structure bois, 175 x 200 x 60 cm, 2007

Salon de Montrouge, du 26 avril au 20 mai 2007 



paravents

brou de noix et pigment sur papier glacé,
structure bois 3 panneaux articulés, 210 x 210 cm